1785, 27
mars : Naissance à Versailles de Louis-Charles, duc de Normandie, deuxième
fils du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. Il a déjà une soeur,
Marie-Thérèse, née en 1778, et un frère aîné, Louis-Xavier-Joseph, né
en 1781. Un quatrième enfant, Sophie, verra le jour en 1786, et mourra
avant l’âge d’un an.
1788, 5 juillet : Pour tenter de résoudre la crise financière de l’Etat,
Louis XVI annonce la convocation des Etats généraux.
1789, 5 mai : Ouverture des Etats généraux à Versailles. 4 juin : Mort
à Meudon du premier dauphin, Louis-Xavier-Joseph, frère aîné du duc de
Normandie. Celui-ci devient dauphin à sa place. 14 juillet : prise de
la Bastille. 4 août : abolition des privilèges et rachat des droits féodaux.
26 août : déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. 6 octobre :
la Famille royale est conduite par la foule à Paris.
1790, 14 juillet : Fête de la Fédération au Champ de Mars, triomphe apparent
de la monarchie constitutionnelle.
1791, 20-25 juin : Louis XVI et sa famille, qui tentent de gagner Montmédy,
sont arrêtés à Varennes et ramenés dans la capitale. 14 septembre : Louis
XVI prête serment à la constitution. Il devient "roi des Français" et
Louis-Charles "prince royal".
1792, 20 avril : déclaration de guerre au "roi de Bohême et de Hongrie",
l'empereur Léopold II, oncle maternel de Louis-Charles. 20 juin : invasion
des Tuileries par les sections révolutionnaires. 10 août : prise d'assaut
des Tuileries, suspension du pouvoir royal. 13 août : Louis XVI et les
siens sont enfermés au Temple. 21 septembre : abolition de la royauté,
la Convention proclame la république.
1793, 21 janvier : Louis XVI est guillotiné place de la Révolution (l'actuelle
Concorde). Dans le donjon du Temple, Louis-Charles devient Louis XVII,
roi de France "de droit". 10 mars : instauration du tribunal révolutionnaire.
12 juin : 100.000 Vendéens révoltés au nom de Louis XVII, forment la grande
"Armée catholique et royale". 3 juillet : le petit prince, enlevé à sa
mère, est confié au cordonnier Simon. 1er août : profanation des sépultures
royales à la basilique de Saint-Denis. 17 septembre : loi des suspects,
les arrestations se multiplient, début de la Grande Terreur. 6 octobre
: Louis XVII signe une déclaration contre sa mère. 16 octobre : Exécution
de Marie-Antoinette.
1794, 5 janvier : Simon renonce à ses fonctions de "précepteur". 19 janvier
: début de la période dite de "l'emmurement". Pendant six mois, l'enfant
âgé de neuf ans, est cloîtré dans une pièce obscur et infecte, sans contact
avec l'extérieur. 27 juillet : coup d'Etat du 9 thermidor, Robespierre
et ses complices sont arrêtés. Ils seront exécutés le lendemain. 28 juillet
: Barras visite les prisonniers du Temple : Louis XVII et sa soeur Marie-Thérèse,
détenue à l'étage supérieur. 29 juillet : Laurent, un Créole de la Martinique,
est nommé gardien des deux enfants royaux. En outre, chaque jour, un délégué
différents désigné par une des sections de la Commune se relaiera au Temple
pour surveiller le petit roi et sa soeur. Plus de 200 défileront ainsi
devant l'ancien dauphin jusqu'à sa mort. 29 octobre : Gomin est nommé
adjoint de Laurent.
1795, 31 mars : Laurent démissionne, il est remplacé par Lasne. Mai :
les gardiens de Louis XVII signale au comité de Sûreté générale "une indisposition
et des infirmités qui paraissent prendre un caractère grave". Le docteur
Desault, médecin-chef à l'Hôtel-Dieu, s'avoue impuissant à soigner la
tuberculose généralisée qui consume le petit prisonnier. 1er juin : Desault
succombe à une fièvre maligne. Il est remplacé par le chirurgien Philippe-Jean
Pelletan. 8 juin : Louis XVII s'éteint peu avant trois heures de l'après-midi,
dans les bras de Lasne. 10 juin : 22 prairial an III, vers 9 heures du
soir, avant que ne tombe la nuit, le cercueil du petit prince est porté
à bras d'hommes jusqu'au cimetière Sainte-Marguerite, près de la Nation.
La femme du fossoyeur racontera plus tard : "On le mit dans la fosse commune
qui était la fosse de tout le monde, les petits comme les grands, les
pauvres comme les riches. Tous y allaient, parce que soi-disant, tout
le monde était égaux..."
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